" /> Trail off de l'Esterel 2009

lacox écrit "

Après la sortie Trail en amoureux dans l’Estérel, le dimanche 3 mai,

la sortie nocturne des « Allumés de la Pleine Lune », beaucoup moins intime avec plus de 1700 participants, dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 mai (y’a un p’tit récit), la sortie Trail Off de la Ste Victoire, organisée par nos amis Colette et Ange, le dimanche 17 mai (y’a aussi un p’tit récit), celle, enfin, de ce dimanche 24 mai, à nouveau dans l’Estérel, terrain de jeux des Convert, et organisée par ces derniers.
Ça va ? vous suivez ?! pfff… pfff… ! pas trop essoufflés ?!

Je devrais, toujours, me méfier avant de m’engager sur une sortie organisée par Pierre.
A coup sûr, veux me (nous ?) tuer !!! et Did est son complice !!!
A peine remise – musculairement – de la Ste Victoire, me voilà équipée au pied de l’Estérel, en compagnie de mes amis, pour partir faire l’ascension (tout à fait d’actualité en ce W.E. – d’Ascension justement -), de quelques cols, le visage, les bras, les jambes blanchis à l’écran total, le petit voile annoncé, s’il eût seulement existé, s’étant déjà dissipé !
Cette journée va d’ailleurs, se révéler être la journée la plus chaude enregistrée depuis le début du printemps.
Il n’est pas encore 8 h et la longue montée initiale (bienheureuse amnésie ! en une autre saison, nous l’avions déjà faite et – vite oubliée - !), abordée à froid, a vite fait de nous réchauffer : je transpire déjà à grosses gouttes.

Ça promet !

Entre deux halètements, je trouve quand même l’énergie de converser avec Dame-Convert, bien que ça ne soit pas notre débit habituel, mais, on commence à peine, on n’a pas encore pris le rythme ! ça va venir, faites nous confiance !
Comme chaque fois, la vue qui s’offre à nos yeux au bout de cette longue montée, vaut l’effort fourni et je fais le plein de beauté : entre terre, mer et ciel, l’harmonie est parfaite. Pour en profiter, je fais parler Pierre, qui, sinon, prendrait le large, sitôt mon arrivée. Bien sûr, ma stratégie ne lui échappe pas, faudra donc trouver autre chose !
Entre les bleus du ciel et de la mer, les verts de la végétation, le rouge des roches, les contrastes sont saisissants.
D’où je suis, j’aperçois la côte, une côte sauvage, déchiquetée, avec ses pointes, ses anses, ses rades, ses baies, ses îles. On ne sait, qui de la mer ou de la terre gagne sur l’autre. Petit rappel de la civilisation : sur la mer, les traînées blanchâtres des bateaux rivalisent avec celles des avions dans le ciel, le vrombissement des uns répond comme en écho bien assourdi, à celui des autres.

Une irrésistible envie de « plonger » me saisit pour faire corps avec les éléments eau-air, pour me rafraîchir, m’alléger.
Impression de dominer le monde, pas d’en prendre possession, mais de faire UN avec lui.
Je suis bien !.

C’est bien beau tout ça, mais ça fait pas avancer, et en redémarrant Pconvert, est là pour nous le rappeler.
A l’intérieur, l’Estérel est toute belle : cocktail de massifs fleuris, de plantes odorantes, de pins, de sapins, de thym, de romarin, de bruyère, de mimosas, d’arbousiers aux fruits prometteurs, de chênes-lièges aux écorces épaisses, d’eucalyptus aux troncs pelés,… offrant généreusement des verts aux nuances variés, au cœur desquels, surgissent des tours rocheuses éclatantes dans leur tenue écarlate.

Entre deux foulées, parfois coûteuses, elle vient, en nous offrant sa beauté, nous encourager à continuer.
Des cols aux ravins, des sentiers roulants aux traîtres pierriers, des zones ombragées aux zones exposées, des larges pistes forestières aux étroits sentiers rocheux, des espaces à maigre végétation aux endroits touffus,… on avance, en courant, en marchant, en luttant contre la chaleur de plus en plus accablante. Roxy et Pierre, la logistique, nous ont rejoints, grossissant le groupe des coureurs-marcheurs. Ils ne nous quitteront plus. Un grand merci à eux pour leur précieuse présence !
L’attaque des « Grues », les Petites et les Grosses, nous divise un temps : un « truc » exigeant fait pour déments : je cite : Nono, Lecousin (performant au milieu des vétérans, il faut le souligner !), Pconvert et Did ; je ne m’y risque pas, ni dans les Petites, ni dans les Grosses et je ne suis pas la seule.
Si le parcours choisit est plus raisonnable au niveau dénivelé, il n’en est pas moins long et nous n’en finissons pas de boucler cette boucle. En fait, nous contournons – laaaaarrrge – la partie, qu’eux, montent !

Les jambes molles, les pieds en feu, affamés, assoiffés, fatigués, nous atteignons l’aire de repos et de repas, bien décidés, une fois que nous nous serons sustenter, à ne pas poursuivre plus avant, à regagner gentiment la voiture et attendre, tout aussi gentiment, ceux qui opteront pour la version complète.
C’est bien assez pour aujourd’hui !
Pierre a planqué en cet endroit, dans une glacière, bouteilles d’eau et autres douceurs, bienvenues ! bien sûr, pas question de rater l’EPO (Eau, Pastis, Olives), « very important rituel » de tout Trail « made in Estérel ».

Et puis, il y a ce que l’on pense, ce que l’on croit et ce que l’on fait.
Après la pause-repas, quelque peu engourdis, abusant de notre faiblesse générale, nous nous laisserons embobiner :
- « pendant que nous partons pour les « Suvières », faites un petit tour de ce côté ! » dit-il (je vous laisse deviner qui ?!)
Le ton est léger, je prends ça pour une petite balade et oubliant ma décision pré-repas, j’acquiesce pour cette petite marche post-prandiale, ainsi que Roxy, Pierre et LaTortue.
Ouuuiiii !
Ils arriveront avant nous et nous attendront une bonne demi-heure ! - « sûr, il l’a fait exprès ? ! grrr ! grrr ! »
Bon, le « pôvre », il nous faut le ménager, car victime de terribles crampes aux mollets, il doit se résoudre à terminer avec nous, enfin, plutôt devant nous, car tout « crampeux » qu’il est, il avance le bougre !

Crampes salvatrices, sinon il aurait eu à répondre de cette entourloupe !!!
Je reconnais pourtant que cette partie est très plaisante, relativement plate dans sa première partie avec un sentier qui s’enfonce dans une végétation très variée nous offrant un superbe panorama où le terme balcon me paraît prendre tout son sens (mais des balcons dans l’Estérel, il y en a, véritable H.L.M. naturelle (Haut Lieu Merveilleux)) ; ce sentier étroit rejoint une piste forestière bien large qui monte doucement mais en permanence et dans notre état, on n’en voit pas le bout !

On carbure à l’eau et à la « tchach » et bien sûr, on finit par les rejoindre !
Un jour, lors d’une sortie en amoureux avec Did, je lui ferai découvrir cette partie du parcours. Il ne s’en tirera pas comme ça !
Une fois de plus, le groupe se scinde : le trio désormais, que forme Nono, Lecousin et Did se lance à l’assaut du dernier tronçon sous le regard attendri et envieux, paternel, je dirais, de leur com-père, Pconvert ! snif !

Regagnant la voiture, à cette heure de l’après-midi, les pas sont pesants, les conversations alanguies (je ne parle pas des 2 Pierre loin devant). On ne pense plus qu’à en finir, prendre un bon bain dans la piscine de Nono, mettre les pieds sous la table et déguster tous ces mets préparés avec amour venant récompenser un juste effort et clôturer cette belle journée.
Delphine, femme de Nono et ses filles nous accueillent (merci, merci, merci) et ce que nous attendions, espérions, ce qui nous faisait tenir aussi (sans honte, je l’avoue !), se produit. Instants magiques : fraîcheur de l’eau sur notre corps, cette eau qui nous lave, nous porte, nous masse, aux effets garantis, car de courbatures post-course n’en ai point eues ?! puis, les palais, les estomacs ainsi que les mirettes, se régalent des délices préparées à notre attention : les masticateurs prennent le relais des fessiers, quadriceps, ischio, jumeaux et autres muscles largement sollicités aujourd’hui.

Enfin, cerise sur le gâteau : la petite médaille venant récompensée les 36 kms des uns, les 39 des autres, les exploits culinaires de Delphine, la Roxy-Pierre’s logistique !
Une journée s’achève, pleine d’efforts, de beauté, d’échanges, de VIE.
Une mention spéciale à Pierre qui nous permet de découvrir ce fabuleux massif !

Le prochain ? Les Alpilles, j’crois bien ! quelle VIE !