" /> Championnat du Canigou 2010


Le Canigou ? Une histoire de famille !
....par alliance ;-)

Il faut vous dire, que la-tortue et Lecousin (son cousin !) ont le même grand père ....un Catalan !
Un dur un vrai ! Un Rugbyman ! Un ancien international !
Et en Catalogne : le Canigó : c'est la montagne sacrée ! La fierté régionale ! Le saint des saints vénéré de part et d'autre de la frontière !
L'oncle de la-tortue ( le père du cousin, donc) nous en parle depuis des années ... Y monte religieusement tous les ans, presque... et a réussi á nous graver de façon indélébile dans notre cerveau fragile ce simple mot : ..... Canigó !

Ainsi donc, quand Colange (& co) nous annonce l'an dernier son périple au sommet de ce mythe, notre sang n'a fait qu'un tour, notre agenda immédiatement griffé en rouge de la date fatidique : ce premier Aout 2010 se passera à Vernet le Bains quoiqu'il arrive !
Merci Colange pour l'adresse de cette adorable maison d'hôtes ( la villa Delphina pour ne pas la nommer ;-))  elle va être prise d'assaut par la famille de l'aïeul Catalan ... Et nous ne le regretterons à aucun moment !

Ma-tortue, raisonnable...prudente...ou connaissant ses propres limites, me donne pour cette fois l'entière responsabilité de porter haut et fort notre hommage à ce massif , en renonçant, pour sa part, à ce défi .
Je trouve Lecousin, qui nous rejoint le samedi soir après une matinée de boulot,  particulièrement affuté, les veines du front saillantes sur son visage émacié, bref l'aspect d'un tueur des sentiers ( après le parcours d'ultra qu'il vient de s'offrir !) 

Un mot  informatif du parcours de ce superbe Trail (issu du site officiel)         
"    Circuit de 34 km, en boucle; montée de 18.1 km, descente de 15.9 km. Dénivelé positif de 2134 m, entre Vernet-les-Bains à 650 m et le Pic du Canigou à 2784 m (Dénivelé total: 4268 m),
Route goudronnée (10 %), puis route forestière et sentiers de montagne sur terre, pelouse, éboulis et roche.
Passage de la "Cheminée" ( paroi abruptes sur une centaine de mètres) pour atteindre le Pic: il faut s'y aider des mains (plus impressionnant que dangereux) descente très technique avec forts pourcentages.
Ces caractéristiques techniques exceptionnelles en font une course hors normes selon la classification FFA . Elle entre dans la catégorie des courses de pleine nature dans une forme atypique de trail avec ravitaillements et balisage.
Elle présente le profil type d'une course de skyrunning."

Bon ....Skyrunning ... Je veux bien ... mais ce mot n'a rien pour m'encourager ou me rassurer !

Notre journée du samedi va être déjà un agréable aperçu du Canigou :
Après un petit déjeuner pantagruélique villa Delphina (une fois n'est pas coutume) et qui nous permettra de tenir jusqu'à la crêpe au chocolat de 17 h l'apm, nous montons à pied de Vernet le Bains au prieuré de St Martin du Canigou , magnifique ouvrage bien restauré, perché en pleine nature sur un piton rocheux , puis après la visite guidée , retournons à Vernet par une très large boucle d'une balade bien accidentée et escarpée ( avec passage délicat équipé de câble aciers ) ... de quoi me ravir, mais foutre une belle trouille à ma-tortue (bis repetita de la veille du marathon du Liechtenstein ;-) ) ...
Enfin .. 5 h de marche sur des traces autres que celles du lendemain : un aperçu de toute beauté, et une journée bien remplie comme je les aime ;-)
Nos hôtes auront la gentillesse d'ouvrir exceptionnellement une "table d'hôte" pour la  pasta, nous épargnant la recherche d'un Resto de derniere minute ( la bonne table bien arrosée de la veille au Resto du Casino, ne se prêtant pas vraiment à une soirée de pré-course)

Et c'est le grand jour ! Juste un grand café noir et sans sucre avant de se retrouver à 6h30 sur la place du village pour le départ des As !!! Oui.... Certains vont partir avec une charge de 8kg , en hommage aux anciens qui faisaient l'ascension pour y ramener de la glace du glacier du Canigou.... Je n'ose imaginer la chose ....
Pour nous : ce sera départ 7h : 800 (nombre limité) et pour la plupart un peu anxieux de ce qui nous attend ..
Pas de surprise : ça monte de suite ... et de plus en plus !

La Meteo est superbe ( bien évidemment, pconvert ayant assuré la fenêtre Meteo, il pleuvra dés le soir et tout le lendemain ;-) )
Par contre la chaleur est, malgré l'heure matinale, déjà étouffante .... Pas pour longtemps et heureusement, car en sous bois le long des ruisseaux , puis avec l'altitude rapide, la fraicheur va être d' un agréable absolu !
Comme d'habitude dans ce genre d'épreuve, dés les premières montées, et à mon niveau de course , la plupart des participants ( pour ne pas dire presque tous ) marchent .... Je continue pour ma part à mettre un point d'honneur à courir chaque mètre d'une épreuve dite de course à pied .
Rodé à cette situation, après mes Trails et marathons montagne , je prends mon mal en patience, et double comme je peux ...pas évident sur des chemins empierrés ... Pas évident du tout sur les monotraces ( ou je cours à l'allure ou les autres marchent, en doublant à la moindre "ouverture" : ce qui constitue pour moi une période "sieste" la petitesse des pas n'offrant plus le moindre effort )
Je rigole dans ma barbe de l'attitude de pas mal de ceux qui essayent de courir : 30 m à donf, avant de remarcher péniblement puis de nouveau 20m et ainsi de suite ...
Alors qu'il est tellement plus reposant de trouver le juste compromis entre la rapidité de la foulée et son amplitude, et avaler ainsi les 18 km de montée avec la régularité d'un métronome ... simple volonté et technique ...

Bref : les paysages sont splendides et vachement variés : sous bois, prairies fleuries, éboulis , passage de rivières , monotrace dans le maquis épais , large chemin forestier, sentiers aériens ...
Et bien sûr les trois étages de toute montagne : la forêt - les alpages - la rocaille en altitude !
Parlons en, de cette rocaille ;-)
Un long chemin dans le pierrier ( courir y devient dangereux, quasiment impossible du fait du relief terriblement accidenté, j'essaye tant que faire ce peut ) puis la fameuse "cheminée" sommitale !
Une escalade à main nue ( la gourdette entre les dents) sur quelques dizaines de mètre , avant l' extraordinaire spectacle de la plateforme terminale !

Une réflexion à ce moment là, en prenant moultes photos et en me faisant prendre :
L'attitude des filles sur ce parcours !!!!!
Des "chiennes " !!! Entre celle qui  redouble, après l'avoir fait alors qu'elle marchait dans la montée , en mettant les deux pieds jusqu'aux chevilles dans la rivière dans sa précipitation... À celle qui passe en force en plein milieu de la cheminée , alors que je venais également de la doubler dans les mêmes circonstances en montée, et qui ne s'arrête même pas au sommet une seconde pour jouir du fabuleux spectacle ....
En passant par celle, dans la descente, qui râle pour doubler un concurrent (moi j'attends simplement le bon moment ...)
Etonnant comportement que je n'ai pas retrouvé chez les hommes ....

Comme je m'y attendais ,les 16km de descentes vont être terribles !!!!
Tout d'abord par la dangerosité et la raideur de celle du sommet dans les pierriers ! ( une locataire de la villa Delphina va en faire les frais par une chute l'obligeant à terminer les 16 km en marchant) ... Je manque au moins 10 fois me ramasser !!! J'ai l'impression que la pointe de mes runnings accrochent systématiquement toutes les rocailles !!!
Puis très rapidement les cuisses brûlent ! La bonne blague ! descendre non stop : c'est comme au ski ... Et moi, le ski, je n'en ai plus fais depuis l'âge de 30 ans !!!
Et pour finir, 12 km avant l'arrivée, je suis obligé de regarder le petit cailloux qui me blesse au milieu des talons ....
Agrrrrrrr!!!! Pas de cailloux !!!!!! Il faut se rendre à l'évidence !!!!!
Deux énormes cloques malgré mes semelles Noene et les doubles socks !!!!
Je ne vous raconte pas: essayer de courir en descente sur les pointes !
En zone de faible dénivelé, passe encore... Mais sur ce circuit de fadas !!!! Grrrrr!

Je me suis régalé cependant, entre les deux périodes, de long Runs à pleines foulées , risquant plusieurs entorses, en m'insultant de prendre les moindres risques ... Et pourtant : c'est tellement bon ;-)
Les paysages de la descente sont aussi beaux et variés que la montée, mais différents , ce qui ne gâche pas au plaisir, loin de là !

Enfin l'arrivée .... un peu frustré de ne pas avoir pu mettre le paquet sur les derniers km à cause de mes talons ( j'aime autant les descentes roulantes où je ne ménage pas ma peine, que les montées roulantes )
5h18 (soit 28 iem V2 sur 93) et 336 iem sur les 800 inscrits
J'ai bien mérité la jolie médaille de ce " Championnat du Canigou" ( appellation officielle )
Lecousin voit la récompense de ses "petits ultra" ;-)
Un très beau 4h43 (110 iem senior sur 317) et 170 iem au total ! Super !

Repas champêtre dans les jardins du Casino , diplôme original, micro sieste avant les orages de la soirée .... Et super repas familial dans un des rares restos valable de la ville ( dixit notre Hôte )
Whaouuu ... Que cette journée fut belle !!!!

Le lendemain .... Autre discours ;-)
Je vais vous en donner à bouffer moi, du Canigou !!!!
Autant de myalgies des quadriceps qu'à mon premier marathon en culotte courte, quand j'étais un bébé de 41 ans à NYC !!! Il y a presque 10 ans !!!
Dedjiou !! Cela faisait  trééés longtemps que ça ne m'était plus arrivé !
Comme quoi ... Le Canigò ne se conquiert pas à la légère ... Je comprends la vénération et le respect des Catalans pour cette montagne qui m'a fait mourir de trouille lorsque je l'ai découverte de l'autoroute à l'approche de Perpignan : une énorme masse sombre se détachant du bleu immaculé du ciel des Pyrénées Orientales ... Un monolithe imposant ... tellement imposant que l'on peut le voir de la "Bonne Mère" à Marseille, capitale du monde ...( ça c'est pour me mettre bien avec  Lecousin ;-)  )

Voilà .. nos ancêtres Catalans peuvent être fier des pitchounes de la ville .
Merci lecousin et ma-tortue de m'avoir entrainés dans cette si belle aventure !